LCFC, usine de Lenovo à Hefei, a récemment été reconnue comme membre du Réseau Mondial des Phares en 2023. Ce titre prestigieux illustre les efforts de l’entreprise pour intégrer les technologies de l’Industrie 4.0 tout en mettant l’accent sur la recherche et développement. Dans le cadre d’un entretien avec McKinsey, Xiaohui Ding partage des insights précieux sur le parcours de transformation numérique de LCFC, ainsi que les défis liés à la gestion d’un processus de commande hautement personnalisé.
Le voyage de LCFC vers une manufacture intelligente a été jalonné d’obstacles, notamment la nécessité de gérer un vaste réseau de fournisseurs et le taux de turnover élevé de la main-d’œuvre. Au fil de la discussion, Ding en vient à souligner l’importance de l’anticipation, de la capture de valeur, du talent adéquat et d’une détermination ferme. Cet article dissèquera ces points tout en offrant un aperçu approfondi de l’évolution technologique au sein de l’entreprise.
Une transformation numérique audacieuse
Le virage de LCFC vers l’Industrie 4.0 a été moyennement nuancé par des préoccupations majeures. Les enjeux de gestion des ressources ont rapidement montré leur importance. L’objectif principal était de maintenir une opération commerciale fluide tout en investissant dans le développement de manufacturing intelligent. Sécuriser les ressources nécessaires pour ces deux volets s’est révélé être un défi majeur.
Une autre préoccupation résidait dans la tendance potentielle de l’équipe à privilégier les résultats à court terme au détriment de la création de valeur à long terme. En réponse, Ding a élaboré trois principes fondamentaux. D’abord, chaque initiative d’amélioration doit se relier directement aux objectifs d’affaires tangibles, assurant ainsi que chaque effort aboutisse à des résultats mesurables. Ensuite, une approche rigoureuse est essentielle à chaque changement processuel. Chaque modification devait passer par une analyse approfondie des procédés en cours avant d’introduire toute solution numérique. Enfin, chaque projet devait démontrer une réelle valeur mesurable, celle-ci devant être quantifiée pour assurer son adéquation au plan stratégique.
Défis dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement
Pour un fabricant moderne tel que LCFC, le défi de gérer un large éventail de fournisseurs tout en gérant des fluctuations de commandes saisonnières s’avère d’une grande complexité. Le rôle de « maître de chaîne » implique une coordination minutieuse afin de s’assurer que l’ensemble du système logistique opère en harmonie.
Le système d’approvisionnement de LCFC est confronté à un turn-over significatif au sein de sa main-d’œuvre. La nécessité d’une main-d’œuvre habilitée, capable de s’adapter rapidement aux exigences changeantes, est cruciale pour la survie et la prospérité de l’entreprise. Et c’est ici qu’intervient une autre dimension de la transformation numérique : la capacité à équiper les employé·e·s des compétences numériques nécessaires pour naviguer efficacement et rapidement dans le nouveau paysage industriel.
Anticipation et capture de valeur
Au cœur de la transformation numérique se trouve la capacité d’anticiper les évolutions du marché tout en capturant la valeur de chaque initiative menée. Ding souligne que chaque investissement ou cas d’utilisation numérique doit être analysé en termes de retour sur investissement potentiel, de revenus, et des bénéfices sociétaux qu’il peut engendrer. Cela inclut des économies tangibles, des améliorations de qualité, et des optimisations dans la satisfaction client.
Comprendre ces avantages est non seulement crucial pour le succès d’une initiative, mais aussi pour articuler des éléments de prise de décision lors des allocations budgétaires. Plus encore, ces évaluations permettent d’optimiser les temps de retour sur investissement et peuvent contribuer à la longévité des projets. La vision à long terme doit guider chaque action et renforcer la position de l’entreprise sur le marché mondial.
La digitalisation des talents
Dans le cadre de la transformation numérique, une attention particulière doit être portée à la digitalisation de la main-d’œuvre. Actuellement, LCFC compte 4 428 employés et ingénieurs, avec un objectif ambitieux d’équiper l’ensemble de sa main-d’œuvre de 18 000 travailleurs de production avec des compétences numériques. Cela représente un enjeu majeur non seulement pour l’entreprise mais aussi pour le secteur dans son ensemble.
Le concept de digitisation des talents implique de préparer l’ensemble des collaborateurs à s’adapter à l’évolution rapide des technologies. La formation continue et le développement personnel sont des axes que LCFC compte intensifier dans sa stratégie. Tous les employés doivent pouvoir avancer ensemble dans ce voyage excitant vers un avenir numérique et intelligent.
Engagement des partenaires de l’écosystème
Un autre défi a été de distiller les expériences positives obtenues lors de la transformation intelligente en modules modifiables. LCFC aspire à impliquer ses partenaires dans l’écosystème et à les inciter à initier leurs propres parcours de transformation numérique. L’amélioration de leur qualité de développement contribuerait à élever les standards à l’intérieur de l’écosystème industriel. Une collaboration étroite est souvent la clé pour naviguer dans le paysage technologique de manière efficace.
Le succès du sprint des phares
Le succès du sprint des Phares pour LCFC représente une étape charnière dans le chemin vers le manufacturing intelligent. Cela ne doit pas être perçu comme une fin en soi, mais plutôt comme un point de départ pour des transformations futures. À cet égard, LCFC envisage d’explorer de nouveaux scénarios d’application. Actuellement, plus de 40 cas d’utilisation numérique existent au sein de l’entreprise, mais celle-ci aspire à élargir cette gamme vers 400, touchant chaque activité commerciale et facilitation de la digitalisation complète.
Cette ambition requiert une gestion précise et une vision claire du futur de l’entreprise. En intégrant des cas d’utilisation supplémentaires, LCFC se propose non seulement d’améliorer ses propres opérationnelles, mais également d’inspirer d’autres entreprises à suivre une transformation similaire. Une telle dynamique pourrait offrir des gains exponentiels à travers l’industrie.
Un avenir digitalisé et intelligent
Il est essentiel de garder à l’esprit que la transformation numérique n’est pas un projet ponctuel. Elle doit être envisagée comme une révolution autonome qui doit, idéalement, commencer au plus haut niveau de la direction. Cela nécessite un changement culturel profond et une attention soutenue aux initiatives de long terme. La digitalisation précède tous les aspects de l’opération d’une entreprise, des processus de fabrication à la manière dont les équipes communiquent et collaborent.
Les leaders d’entreprise tels que Xiaohui Ding mettent en lumière l’importance d’aligner les actions avec des objectifs à long terme, démontrant ainsi une vision optimiste de leurs stratégies d’intégration des technologies numériques.
Une évolution continue
Il est crucial d’accepter que la transformation numérique est un processus en constante évolution, où des ajustements et des itérations sont nécessaires pour s’adapter aux nouvelles réalités du marché. Le Réseau Mondial des Phares, co-créé avec McKinsey, inclut des leaders industriels qui s’efforcent collectivement de redéfinir le paysage de la fabrication mondiale. La méthodologie développée par ces pionniers est un guide précieux pour toute entreprise cherchant à évoluer dans cette direction.
LCFC a appris que la transformation numérique est loin d’être une action aisée; c’est une entreprise axée sur la transformation des mentalités en parallèle avec la technologie. Cela signifie que la direction doit démontrer un engagement sans faille vis-à-vis des projets de numérisation, ce qui influence la culture d’entreprise et la manière dont les employés réagissent aux changements.
Les retombées sociétales de la transformation numérique
Au-delà des bénéfices internes liés à la productivité, la transformation numérique génère également des effets sur le plan social. En initiant des pratiques durables et responsables, les entreprises peuvent promouvoir une croissance durable qui allie profitabilité et impact positif sur la société.
Des initiatives telles que la gouvernance responsable et l’optimisation du bien-être des employés deviennent des attentes de plus en plus courantes. Les sociétés doivent s’engager à respecter des standards éthiques tout en poursuivant leurs objectifs de croissance. Le challenge réside dans la capacité à générer de la valeur tout en assurant la durabilité des pratiques.
Le rôle des entreprises dans une société moderne
Dans ce contexte, les entreprises modernes ne peuvent plus se permettre de négliger l’impact de leurs choix stratégiques. Les stratégies doivent intégrer une perspective d’impact sociétal, en réfléchissant au genre de contribution que l’entreprise souhaite apporter au monde. Cela inclut un intérêt croissant pour la durabilité et les initiatives visant à réduire les empreintes écologiques des opérations commerciales. Stratégies et actions doivent rejoindre une même ligne directrice : celle d’une responsabilité sociale et environnementale affirmée.
Vers un avenir innovant et durable
À travers une approche orientée technologie, LCFC se place résolument dans le sillage des entreprises en quête d’un avenir innovant. Des initiatives comme celles prises par le programme Boost’Commercial en Corse visent à inciter les sociétés à adopter une vision de croissance saine et durable. Cela souligne l’appel croissant adressé aux entreprises pour qu’elles assument leurs responsabilités envers la société.
De même, les entreprises sont amenées à naviguer à travers les défis que présente la diplomatie actuelle, en réfléchissant comment s’engager dans des discussions pertinentes sans compromettre leur éthique. La nécessité de s’adapter rapidement à l’évolution des conditions de marché devient un impératif majeur pour la continuité des activités.
Implications pour l’industrie mondiale
À mesure que des entreprises comme LCFC deviennent des modèles pour d’autres, l’importance d’universaliser les leçons apprises est primordiale. Les retombées de la transformation numérique s’étendent bien au-delà des frontières d’une seule entreprise. L’échange d’expertise et d’expérience bâtit la fondation nécessaire pour un avenir collectif viable. En effet, les innovations qui en résultent peuvent devenir des moteurs de croissance significatifs.
Aperçu de la transformation digitalisée des industries
Les entreprises travaillent continuellement pour améliorer leurs processus digitaux tout en se focalisant sur des pratiques durables et éthiques. Des leaders d’opinion dans le secteur, comme Xiaohui Ding, encouragent une approche bien définie, où chaque étape doit être en phase avec les objectifs globaux de développement durable.
Alors que nous avançons vers un monde de plus en plus connecté, l’importance de la synchronisation technologique des entreprises deviendra cruciale. Elles doivent non seulement s’adapter aux nouvelles technologies, mais également anticiper les évolutions du marché global. Cela exige une forte coopération entre les différentes parties prenantes, tant au niveau de l’entreprise que dans l’ensemble de l’écosystème économique.